Son cœur de brioche continue de saigner pour Sainte Agathe.
Née à Catane en 231, cette jeune et très pieuse noble fut suppliciée pour avoir éconduit Quintien, le proconsul de Sicile. Il la fit torturer allant jusqu’à ordonner qu’on lui arrache les seins à l’aide de tenailles. La légende raconte que, suite à cela, l’apôtre Pierre lui apparut pour la guérir de ses blessures. C’était le début d’une série de miracles ; la création du Saint-Genix n’étant que le plus savoureux d’entre eux.
Pour commémorer cette poitrine martyrisée, les pâtissiers siciliens prirent ainsi l'habitude de proposer une paire de gâteaux en forme de dôme surmontés d’une cerise confite à l’occasion de la fête de la Sainte-Agathe.
En 1713, lors du rattachement de la Sicile au duché de Savoie, la tradition gagna même les paysans savoyards.
Jusqu’à ce qu’en 1880, Pierre Labully, un pâtissier originaire de Saint-Genix-sur Guiers -petite commune de l’avant-pays savoyard - décide de proposer sa propre version. Le gâteau Labully, désormais connu sous le nom de Saint-Genix, était né.
Des pralines roses remplacent les cerises confites. Une pâte levée et pétrie deux fois assure le moelleux, mais c’est en incorporant des pralines dans la pâte que Pierre Labully impose sa signature. Le succès fut immédiat. En fondant lors de la cuisson, les pralines laissent une délicieuse saignée au cœur de la brioche. Une hémorragie de plaisir !
La maison Labully continue de suivre la recette originelle hissant le Saint-Genix, au rang des emblèmes de la pâtisserie savoyarde.
A tel point qu'avant d'être vendue, les brioches s'habillent d’un fin papier rouge et blanc aux couleurs du drapeau de l’ancien duché.
Maison Labully - 135 Rue des Jardins, 73240 Saint-Genix-les-Villages