L'appellation crémant de Bourgogne fête ses 50 ans
- Olivier
- il y a 5 jours
- 2 min de lecture

« Le vin est la partie intellectuelle d’un repas, les viandes et les légumes n’en sont que la partie matérielle », écrivait Alexandre Dumas.
C’est pour honorer cette part spirituelle du plaisir que je vous invite à redécouvrir le crémant de Bourgogne, ce vin trop longtemps relégué au second plan.
Qualifié jadis de « mousseux » — ou plus cruellement encore de « roteux » —, il vient pourtant de fêter ses cinquante ans d’appellation d’origine contrôlée. Un âge respectable, que célèbre un bel ouvrage signé par l’historien Thomas Labbé, auteur de Bulles, qui redonne à cet effervescent toute sa noblesse.

Ses recherches nous ramènent bien avant la création de l’AOC : dès le XVIIIᵉ siècle, le « bourgogne mousseux » s’exporte dans toute l’Europe et jusqu’en Chine. Alfred de Musset lui-même, en 1830, en glisse quelques vers dans Les secrètes pensées de Rafael, célébrant un vin joyeux :
Tandis qu’à ses côtés, sous le vase d’albâtre
Où dort dans les glaçons le bourgogne mousseux,
Le pudding entamé, de sa flamme bleuâtre,
Salamandre joyeuse, égaye encor les yeux.À cette époque, les plus grandes maisons de Bourgogne proposaient toutes leurs quilles pétillantes. Mais le décret-loi de 1935, fondateur de la doctrine de l’INAO, va changer la donne : il impose la spécialisation des appellations. Les vignerons doivent choisir : produire des vins effervescents ou des vins tranquilles. La Bourgogne, elle, choisira la voie de la réputation — celle des rouges et des blancs.
Il faudra attendre le début des années 2000 pour que le crémant de Bourgogne retrouve peu à peu ses lettres de noblesse grâce à une nouvelle génération de vignerons exigeants.
Aujourd’hui, redécouvrir le crémant de Bourgogne, c’est renouer avec une tradition d’élégance et de légèreté, une tradition française.




Commentaires